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Les peres de l'Église et l'apocatastase Ignace sur la véritable passion du Christ

Photo du rédacteur: Donald FinnieDonald Finnie

Ignace s'oppose à l'affirmation docétiste selon laquelle les souffrances du Christ (le Verbe) n'étaient qu'apparentes, l'incarnation n'étant "qu'en apparence". Non, dit Ignace, le Verbe a réellement souffert "pour nous" et, lorsque sa chair a été élevée sur la croix, il a attiré "tous les hommes à lui pour leur salut éternel".



Ignace d'Antioche (m. c. 108) dans la fosse aux lions.

On remarque parfois que si la croyance en une restauration finale de toutes choses était répandue au cours des quatre ou cinq premiers siècles de l'Église, il n'existe que peu de preuves concluantes de sotériologies explicitement universalistes au deuxième siècle. Cela pourrait s'expliquer par le fait que l'eschatologie en général n'était alors pas très développée. Ilaria Ramelli, dans son ouvrage A Larger Hope ?, trouve cependant quelques indices dans des auteurs du deuxième siècle tels qu'Ignace d'Antioche (mort vers 108). La citation ci-dessous est tirée de la version dite de la recension moyenne des épîtres d'Ignace aux Smyrnéens. La question de savoir quelle est la version authentique des épîtres d'Ignace a longtemps été débattue, mais l'authenticité de la recension moyenne semble être affirmée par l'érudition actuelle ( ?).


Dans ce passage, Ignace s'oppose à l'affirmation docétiste selon laquelle les souffrances du Christ (le Verbe) n'étaient qu'apparentes, l'incarnation n'étant "qu'en apparence". Non, dit Ignace, le Verbe a réellement souffert "pour nous" et lorsque sa chair a été élevée sur la croix, il a attiré "tous les hommes à lui pour leur salut éternel" (cf. Jean 12,32). Bien sûr, lorsqu'Ignace menace les docétistes d'être "dépouillés de leur corps et de n'être que des esprits mauvais", cela suggère un état misérable pour les incroyants après la mort. Il n'est cependant pas exclu ici qu'ils soient eux aussi ressuscités et restaurés à un moment ultérieur, comme le soutiendront plus tard des théologiens tels qu'Origène.


Ignace écrit :


Or, il a souffert toutes ces choses pour nous, afin que nous soyons sauvés. Et il a vraiment souffert, de même qu'il s'est vraiment élevé lui-même, non pas, comme le prétendent certains incrédules, qu'il ait seulement semblé souffrir, comme eux-mêmes semblent seulement être [chrétiens]. Et comme ils croient, il leur arrivera la même chose, quand ils seront dépouillés de leurs corps et ne seront plus que des esprits mauvais.


Or, Il a souffert toutes ces choses pour nous, et Il les a souffertes réellement, et non en apparence seulement, de même qu'Il est ressuscité réellement. Mais non pas, comme l'affirment certains incrédules, qui ont honte de la formation de l'homme, de la croix et de la mort elle-même, qu'en apparence seulement, et non pas en vérité, Il a pris un corps de Vierge, et n'a souffert qu'en apparence, oubliant, comme ils le font, Celui qui a dit : "La Parole a été faite chair" ; et encore : "Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai" ; et encore : "Si je suis élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à Moi". Le Verbe a donc habité dans la chair, car "la Sagesse s'est construit une maison". Le Verbe a relevé son propre temple le troisième jour, alors qu'il avait été détruit par les Juifs qui combattaient le Christ. Le Verbe, lorsque sa chair a été élevée, à la manière du serpent d'airain dans le désert, a attiré tous les hommes à lui pour leur salut éternel. (Ignace, Ep. Smyr. 2)




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